« Petit Scarabée » au stage de Yamada Sensei à Bruxelles

Stage de Yamada SenseiUne fois n’est pas coutume, je vous livre aujourd’hui un témoignage tout à fait personnel et subjectif. Ce samedi 19 mars, je me suis aventurée au stage de Yamada Sensei, 8ème Dan Aïkikai, et de Claude Berthiaume, 7ème Dan, sur l’invitation bien inspirée d’Olivier Lefebvre qui souhaitait me transmettre le « virus des stages », comme il l’appelle. Je vous laisse deviner s’il a atteint son objectif…

Récit d’un compte rendu raté…

En me rendant au stage de Yamade Sensei, je pensais rapporter dans mes bagages de nouvelles techniques dont je pourrais rédiger un compte rendu sur ce blog.
Compte rendu du stage
En réalité, il serait présomptueux de ma part de prétendre rédiger un résumé circonstancié et objectif de l’enseignement reçu hier. Pour être tout à fait franche, du haut de mon 4ème Kyū, j’ai oublié la moitié des noms des techniques, mélangé dans mon esprit débutant les appuis, placements et gestes, et confondu plus qu’à l’accoutumée ma gauche, ma droite, le haut et le bas.
Pourtant la leçon fut particulièrement riche…

Les plaisirs de la baignade

Dans un dojo comble, comptant plus de hakama au m2 que de grains de poussière, je me suis frayé un chemin vers un espace discret. Comme on entre dans l’eau d’une piscine, j’y allai d’un pas frileux, mais une fois plongée dans le bain des années de pratique et d’expérience cumulées, j’en oubliai le temps et n’eus plus qu’une envie, prolonger la baignade.

Stage Yamada Sensei à Bruxelles

Le « Rōnin » Olivier Lefebvre et le « Petit Scarabée » Sandra Smets au stage de Yamada Sensei à Bruxelles

S’il fallait toutefois vous résumer ce que j’ai appris durant ce stage, je vous dévoile les prises de conscience qui m’ont paru essentielles à titre personnel.

L’harmonie en terre inconnue

Un stage de cette envergure vous extrait de votre « petit » dojo, univers familier et rassurant, pour vous confronter à une part plus ou moins importante d’inconnu, selon votre degré d’expérience. Nous voici tous, aïkidokas amateurs ou confirmés, face à de nouvelles techniques ou manières d’appréhender les techniques, mais aussi face à de nouveaux uke/tori.

Le stage, terre inconnue

Une double dose d’inconnu qui nous pousse à entrevoir des facettes inexplorées de notre Aïkido ainsi que l’infinie richesse du travail sur l’harmonie. La recherche de l’harmonie dans son dojo avec ses partenaires devenus amis relève déjà de la gageure. Alors imaginez à quel point l’exercice peut devenir dépaysant voire déstabilisant en terre inconnue…

C’est pourtant à ce prix que l’on découvre la véritable portée de l’Aïkido qui, bien plus qu’un sport ou un simple loisir, nous engage dans toute notre dimension humaine à aller vers l’Autre et à ajuster notre présence et notre action avec pour seul horizon l’harmonie du Soi avec l’Autre.

L’expérience des limites

À l’infinie richesse de l’Autre correspond une infinie possibilité de pratiquer. Quel que soit son niveau de pratique ou d’expérience, l’aïkidoka peut se laisser surprendre par l’originalité d’une attaque, d’une technique ou même d’un partenaire. Cette expérience de l’insolite au sens premier du terme (in-solitus, inhabituel) nous ouvre les yeux sur l’extraordinaire variété de l’Aïkido qui pour toute porte fermée propose une issue dérobée.

Les limites de sa pratique de l'Aïkido

Votre partenaire est trop grand, trop petit, trop fort, trop maladroit… ? Et si ce « trop » était un plus qui vous poussait dans les derniers retranchements de votre pratique, à la limite de ce que vous croyiez être LA bonne technique ?

Se confronter à cette limite (et ses limites) ne serait-elle pas la voie royale vers le lâcher-prise ? À vous d’en juger…

Ainsi se clôture mon petit compte rendu sur cette journée de stage à Bruxelles. Il n’est certes ni technique ni exhaustif, mais il traduit assez bien mon expérience encore naissante des grands stages internationaux et je me réjouis à l’avance du prochain. Peut-être nous y rencontrerons-nous 😉 ?

L’Aïkido-Amour : l’enseignement d’Anita Bonnivert

L’enseignement de « la victoire par la paix »

Anita Bonnivert débute l’Aïkido en 1965 auprès du Senseï Cardon. Elle reçoit la 1ère Dan en 1972, la 2ème en 1974. En 1978, sa rencontre avec Senseï Koichi Tohei à Bruxelles est une véritable révélation. Son enseignement, axé sur la respiration et le Ki, s’articule en 4 principes :

1. Se relaxer complètement, physiquement et mentalement
2. Expirer et s’appuyer sur la vie présente dans chaque respiration
3. Bouger en gardant le poids du corps vers le bas
4. Étendre son énergie (Ki) depuis son centre (hara)

Depuis cette rencontre, elle partage avec ses élèves la méthode Koichi Tohei « la victoire par la paix » et toute la sagesse acquise par cette pratique de l’Aïkido sans force physique.

En mai 2014, Anita obtient la 6ème Dan. Gageons qu’elle n’en restera pas là…

 L’harmonie avec l’univers

Le 30 janvier et le 27 février, Senseï Anita Bonnivert nous a fait le don de son enseignement au Kokki Dojo. Son message ? L’Aïkido est un art magnifique à condition d’en saisir et intégrer l’essence, sur et en dehors des tatamis : chaque moment de notre vie devrait être en harmonie (Aiki) avec l’univers.

Anita nous invite à un examen intérieur : tournons notre regard vers notre moi profond. Avons-nous compris la leçon de Ō-Senseï Morihei Ueshiba ? Notre pratique de l’Aïkido a-t-elle commencé à porter ses fruits dans notre vie ? A-t-elle changé quelque chose dans notre comportement quotidien ?

Car les arts martiaux, en général, et l’Aïkido en particulier, ne se réduisent pas à des techniques sur tatamis, à un apprentissage de la coordination corps-esprit ou encore à des exercices sur le souffle. Comme Anita n’a de cesse de l’enseigner, l’Aïkido est amour.

Pour être en harmonie avec soi-même, il faut être en harmonie avec tout ce qui nous entoure. Un concept simple, voire simpliste pour les cyniques, et pourtant… Quoi de plus difficile pour l’être humain que de pratiquer l’harmonie-amour, en reléguant l’ego et sa part d’ombre dans notre « Magic Pot », selon l’expression de Senseï Koichi Tohei ?

La réponse revient à Anita : « Tout le travail est là et il est sans fin, comme l’Aïkido » !

Bloquez dans vos agendas le prochain stage d’Anita Bonnivert au Kokki Dojo, le 27 avril 2019.

Aïkido à Namur avec Anita Bonnivert