Des couleurs et des grades
Cette semaine, le ciel de Floreffe s’est paré de 1000 feux… En harmonie avec ce décor, le Kokki Dojo a laissé s’épanouir de nouvelles teintes :
- d’abord le vert du 3ème Kyu pour Romain Albert, Olivier Goffin, Sylvain Hislaire et moi-même ;
- l’orange du 4ème Kyu pour Luna Gomez Mijango ;
- le jaune du 5ème Kyu pour nos aïkidoka-s juniors, Inès (barrette jaune), Pauline, Rachel et Lucie ;
- … mais aussi le noir du Shodan pour Thierry Ralet et Tony Jacob.
Bravo à tous pour le travail accompli dans une voie à jamais inaccomplie… Car comme l’indique le terme même shodan (« début »), la ceinture noire n’est pas l’aboutissement de la voie de l’harmonie mais son commencement.
L’abécédaire de l’Aïkido
Pour reprendre une image chère à notre sensei Emmanuel Van Rintel, les premiers kyu constituent l’apprentissage de l’alphabet ; avec le shodan vient l’initiation à l’art de composer des phrases. Elles seront patiemment polies et débarrassées de leurs scories tout au long de notre pratique, avec pour horizon l’inaccessible perfection.
La « vocation » de sensei
Passée l’excitation de la découverte de l’abécédaire, l’enfant se détourne parfois de l’univers fascinant des livres, trop ardu et fastidieux au regard des expédients de notre société. Heureusement, il se trouve quelques enseignants inspirés et inspirants pour entretenir la flamme de la curiosité et aider les élèves à surmonter leurs appréhensions et leurs doutes pour renouer avec leur imaginaire et la richesse de leur monde intérieur. On dit de ces enseignants qu’ils ont « la vocation » pour évoquer leur dévouement incommensurable et leur incroyable capacité à transmettre ce qu’ils savent et qui ils sont.
De la même manière, il existe des sensei qui ont « la vocation ». Loin de garder jalousement les acquis de leur expérience, ils n’envisagent leur pratique que dans le partage. Ils transmettent leur savoir et leur savoir-faire à leurs disciples (deshi) et veillent à ce que chacun puisse surmonter ses faiblesses et s’appuyer sur ses forces pour progresser dans la Voie (dō) .
Comme le souligne Anita Bonnivert, la Voie est vaste, si vaste qu’il est vain de vouloir l’embrasser d’un regard, d’une expérience, d’une vie. Emplis d’humilité, les vrais sensei accueillent cette infinité des possibles dans la pratique de chaque deshi, sans perdre de vue l’essence de l’Aïkido, l’harmonie intérieure et extérieure.
Le véritable sensei
Ces sensei mus par quelque « vocation » sont, en réalité, des sensei (litt. « né en premier ») au sens fort du terme, à savoir des pratiquants qui, parce qu’ils étaient « là avant moi », savent les pièges et les embûches de la Voie et sont capables de guider sans entraver.
Emmanuel Van Rintel, notre sensei, a brillamment obtenu son grade de 4ème Dan (Yondan) d’Aïkido cette même semaine des mains d’Anita Bonnivert (7ème Dan) et de Christian Boisdenghien (5ème Dan). Plus encore que l’Aïkidoka, ce titre récompense le sensei, selon l’avis même d’Anita. Car transmettre son enseignement avec la générosité d’un véritable sensei et apprendre en retour de ses disciples sans jugement ni défiance sont l’expression même du principe d’harmonie qui définit l’Aïkido.
« Un tout grand merci pour tous vos messages à l’occasion de l’obtention au grade de Yondan. Cette réussite est le résultat du travail effectué à vos côtés. J’ai besoin de vous pour apprendre et évoluer. Le professeur ne sait pas progresser sans ses élèves ! C’est aussi le fruit des échanges entre les différents clubs. Merci pour votre confiance dans mon enseignement ». (Emmanuel Van Rintel, 4ème Dan).
Merci donc à tous les sensei véritables, rencontrés à Floreffe ou ailleurs. Vous nous montrez par l’exemple comment chaque disciple, quel que soit son âge ou son niveau, doit se comporter à l’égard de ceux qui « viennent après ».
Pour citer Rachel (9 ans), « Grandir, c’est évoluer, apprendre toute sa vie. C’est s’ouvrir aux autres et les accepter comme ils sont ». Une parole pleine de sagesse, en accord avec la Voie du sensei…