Anita Bonnivert et Arnaud Lejeune : deux monstres sacrés de l’Aïkido au Kokki Dojo

Ce samedi 28 avril, le Centre Sportif de Floreffe a accueilli deux grands maîtres d’Aïkido pour un stage exceptionnel organisé par Emmanuel Van Rintel (4ème Dan), fondateur et professeur (Senseï) du Kokki Dojo.

L’Aïkido, un art martial sans âge

Exceptionnel, ce stage l’était à plus d’un titre. D’abord, par le choc des générations… Anita Bonnivert, 7ème Dan d’Aïkido, est âgée de 85 ans et pratique cette discipline depuis 55 ans. Arnaud Lejeune, 31 ans, 3ème Dan d’Aïkido, dirige la branche belge de l’association Kishinkaï depuis 2013, démontrant que l’expertise et l’engagement pédagogique n’attendent pas le nombre des années. Le stage était ouvert à tous, enfants et adultes, âgés de de 6 à 85 ans : les plus jeunes ont donc pratiqué aux côtés de leurs aînés, dans un esprit de partage et de découverte communicatif !Aïkido Koichi Tohei et Kishinkaï à Floreffe

L’Aïkido Kishinkaï et le style Koichi Tohei : incompatibles ?

Un autre trait original de cette journée réside dans la rencontre de deux styles différents. Anita Bonnivert a suivi l’enseignement de Koichi Tohei, axé sur quatre principes essentiels :

  • le relâchement,
  • la respiration,
  • le mouvement,
  • l’extension de l’énergie (qi).

Aïkido Koichi Tohei avec Anita BonnivertAvec un enthousiasme inaltérable, elle partage sa conception de l’ « Aïkido-Amour » : pour être en harmonie avec soi, il faut être en harmonie avec tout ce qui nous entoure. « Tout le travail est là et il est sans fin, comme l’Aïkido » !

Arnaud Lejeune s’investit complètement dans l’Aïkido Kishinkaï depuis une rencontre déterminante avec Léo Tamaki en 2010. Deux ans plus tard, il ouvre son propre cours dans la région de Liège où il transmet l’esprit Kishinkaï, « l’association, le groupe où l’on approfondit dans la joie ». Il insiste sur la nécessité d’ « être présent », au sens fort du terme, que ce soit dans l’attaque ou la technique défensive. L’Aïkido se définit d’ailleurs comme la « Voie de l’harmonie » car le travail entre partenaires, dans l’intention martiale et la présence à l’instant, est comme un mouvement perpétuel de don et contre-don, où l’un et l’autre progressent de concert.

Aïkido Kishinkaï avec Arnaud Lejeune

Loin des conflits d’École, Anita Bonnivert et Arnaud Lejeune font la démonstration que des styles différents peuvent se compléter et se marier dans une pratique ouverte, évolutive et généreuse. Peu importe le style, pourvu que l’on garde l’esprit… et quelle plus belle façon d’illustrer l’esprit que dans la recherche d’harmonie entre deux styles, avec une même envie de partager les trésors de l’Aïkido ?

C’est pour la qualité de tels instants que le Kokki Dojo reçoit régulièrement des maîtres issus d’Écoles différentes.  Vous aussi, soyez curieux, éveillez votre pratique et rendez-nous visite ! Nous proposons des cours pour adultes les mardis de 18h30 à 20h30 et les samedis de 10h à 12h, ainsi que des cours enfants les samedis de 9h à 10h.

L’Aïkido Kishinkaï avec Arnaud Lejeune

Ce 17 mars 2018, nous avons eu le plaisir d’accueillir Arnaud Lejeune pour un cours d’aïkido « Kishinkaï ». Bien que certains principes de cette école soient communs avec notre pratique – relâchement, harmonie, souplesse, vigilance,… – la forme qu’ils revêtent est toute autre. C’est à travers de telles rencontres que la richesse de l’Aïkido se révèle de manière immédiate : quelques principes a priori simples donnent lieu à une infinité de pratiques, dont aucune n’exclut les autres.

Qui est Arnaud Lejeune ?

Arnaud Lejeune a attrapé le virus des arts martiaux à l’âge de six ans. Il s’est initié au Ninjutsu, au Karaté Shotokaï, au Kendo et au Iaïdo, mais c’est finalement dans les valeurs de l’Aïkido qu’il se plonge corps et âme.

Au contact de Léo Tamaki, il se forme à la pratique de l’Aïkido Kishinkaï (« groupe où l’on approfondit dans la joie ») dont il dirige aujourd’hui la branche belge. En fin pédagogue, il partage son expérience avec enthousiasme et humilité : selon ses propres mots, « la valeur de mon enseignement n’attend pas uniquement le nombre des années pour être valable parce que je ne fais pas de la transmission de l’Aïkido une pratique seulement virtuose, irréprochable, mais le moyen d’affronter mes limites, d’avoir l’opportunité de travailler à partir de ce qui me rend vulnérable ».Aïkido Kishinkaï et Irimi

Un corps unifié

Dès l’échauffement, Arnaud propose un travail sur l’unité du corps: à travers les étirements et ukemi, il nous invite à percevoir les sensations fines qui relient le sommet du crâne à la base du dos. Cette prise de conscience permet une mobilisation souple du haut et du bas du corps, sans effort musculaire. La tête, le tronc, les jambes, comme reliés par un fil invisible, se meuvent dans un élan spontané et solidaire. Le diaphragme est entièrement relâché pour faciliter la détente abdominale et la décontraction musculaire.

Un ancrage « léger »

Aïkido Kishinkaï, intention et vigilanceL’ancrage, souvent conçu comme un enracinement dans le sol, se fait léger dans le courant Kishinkaï. Vifs sur leurs appuis, tori et uke doivent pouvoir s’adapter et réagir rapidement aux actions et à l’intention de leur partenaire. Que l’on soit en seiza (sur les genoux) ou debout, une posture trop « assise » sur l’arrière du corps ou sur les talons risque de produire une attitude attentiste voire passive, inapte à s’ajuster à la réalité de l’instant et du mouvement. L’intention et la vigilance se traduisent donc aussi par une posture juste, souple mais martiale, relâchée mais alerte.

Fluidité du mouvement et intention

Yeux ouverts ou même fermés, pour exercer notre conscience aux mouvements extérieurs et intérieurs, la technique doit être exécutée sans à-coups : la fluidité de l’attention et du geste permettent à nouveau de développer notre capacité à réagir en toute circonstance, sans dévoiler notre intention au partenaire.Kishinkaï Aïkido et fluidité du mouvement

Chute et « effondrement » du corps

La chute (ukemi) ne doit jamais être recherchée pour elle-même. Aussi belle et spectaculaire soit-elle, elle n’est qu’un moyen pour uke de « recevoir avec le corps » la technique de l’autre et d’harmoniser son action, dans un état de vigilance constante. Plutôt d’ailleurs que de chercher à faire chuter son partenaire, la pratique du Kishinkaï met en valeur la compréhension de la structure du corps, qui tel une architecture complexe mais fragile, peut s’effondrer sur ses bases, pour peu que l’on trouve les failles.

Présence à soi et à l’autre

Les exercices centrés sur des entrées irimi (« rentrer avec le corps ») avec atemi incitent à porter son intention « droit devant », en maintenant le contact visuel. Être présent à soi et à l’autre, sans s’arroger sa responsabilité et son autonomie, telles sont les bases d’un travail subtil auquel nous sommes conviés : le début d’une nouvelle aventure au Kokki Dojo…

Kishinkaï au Kokki Dojo : cours spécial avec Arnaud Lejeune